Francesco - 26.11.16 04:06:24
Rêve et culture
Mercredi 23 novembre, c'est par un temps tout brumeux que nous tentons de nous mettre en route, nos muscles encore endoloris des trop nombreuses marches de ces derniers temps.
Nous rampons jusqu'au métro et nous arrêtons à la gare de Shimbashi et errons quelques instants pour nous retrouver en un timing exceptionnel (avec beaucoup de chance surtout) devant un spectacle incroyable qui vient de commencer. Il s'agit tout simplement de l'horloge Ghibli qui ne s'anime que 5 fois par jour à 10h, 12h, 15, 18h et 20h (Bien entendu, cela débute normalement 5 minutes à l'avance...). Il aura fallu un totale de 5 ans entre la conception et la réalisation de cette horloge paraît-il. Et le résultat en vaut vraiment la peine !
Ensuite, vient l'heure de relever une second défi. Le retour au musée Edo-Tokyo.
Nous y arrivons apparemment en même temps que deux cars de touristes chinois, vu le débarquement soudain.
Nous commençons sur une exposition éphémère présentant les batailles auxquelles la ville d'Edo a dû faire face, ainsi que l'implication des familles importantes de cette époque, comme la famille Tokugawa. Cette partie se révèle être quelque peu hermétique pour nous, pauvres gaijin (étrangers), car la plupart des écrits et des explications sont en japonais.
La visite se poursuit par l'exposition permanente. Elle s'ouvre sur la reconstitution en taille réelle d'un pont jadis existant à Edo. Il est tout simplement immense ! Certaines parties de ville ont été également modélisées à l'échelle 1:1 pour en monter l'évolution au fil des âges. En avançant dans la ligne temporelle du musée, un grand sentiment de tristesse et d'inconfort me prend, car je m'aperçois que la soit disant civilisation importée du vieux continent (c'est à dire de l'Europe) a détérioré quelque part le niveau de vie de cette population et perdu une grande partie de sa culture.
Contrairement à ce qu'on vit chez nous aujourd'hui, avec l'invasion de culture multiples et variées et l'abandon de nos racines et de nous traditions, le gouvernement japonais a eu le courage d'interdire l'importation ou la diffusion de bible ou de la pensée chrétienne (ou toute autre que leurs religions [shintoïsme, bouddhisme]).
Le musée est immense, au point que nous n'en n'avons pas fini le tour à l'heure de la fermeture.
Nous finirons la soirée par un excellent ramen (sorte de soupe agrémentée de nouilles soba, avec une petite tranche de porc grillé et quelques légumes). La sauce de ce ramen était agrémentée de yuzu (un citron local qui donne un petit goût très agréable aux aliments).
Nous allons toujours en avant de bonnes surprises, mais pour l'heure, c'est un lit bien accueillant qui nous attend...
Adeline - 26.11.16 04:02:45
La douceur de Kamakura
Ce matin, nous avons été sorti des bras de morphée à 6h du matin par un tremblement de terre de magnitude 3. C'est plutôt surprenant et complètement bizarre de se réveiller ainsi !
Quelques heures de sommeil plus tard nous nous levons pour prendre la direction de Kamakura. C'est une ville côtière et résidentielle qui jouit d'un microclimat très doux. Centre du politique du pays entre 1192 et 1338, elle a également concentré des sites religieux. On dénombre 19 sanctuaires shinto et 65 temples bouddhiques. De quoi avoir le choix pour une journée.
Pour commencer, nous nous décidons pour le sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu. Sanctuaire shinto construit initialement au bord de la mer en 1063, fut déplacé en 1191 plus à l'intérieur des terres.Il est très fréquenté lors des matsuri (festival) et le 15 septembre, jour de la fête annuel du sanctuaire (les participants portent des masques comiques ou grotesques). Pour y accéder, nous devons passer une immense petite ruelle, bourrée de petits shop de nourritures et commerces en tout genre. Puis, nous passons sous un grand portique rouge (torii) et au bout de trouve le temple. Nous avons vraiment de la chance, car nous arrivons en plein mariage. Le couple, le famille et “prêtre” shinto sont sous la pagode. De chaque côté, il y a les familles respectives et au bord se trouvent trois musiciens. La mariée est habillé robe blanche de soie avec une très grande coiffe sur la tête, le marié est en costard noir. Traditionnellement, la mère de la mariée est habillée en kimono noir et c'est le cas ici. En fin de cérémonie, c'est la photo de famille, en somme ce n'est pas très différent de chez nous.
Nous nous baladons encore un moment dans les jardins et les étangs puis nous continuons en direction du temple Hokoku-ji.
Construit en 1334, le Hokoku-ji est un temple bouddhique zen faisant aujourd'hui partie de la secte Rinzai (une des trois écoles zen). Dès que l'on entre dans ce temple, on peut admirer les jardins zen. Mousse partout au sol, ruisseaux et sols de graviers sculptés de formes arrondies. La particularité de ce temple, c'est sa bambouseraie de deux mille moso-bambous, la plus grande espèce de bambous qui fait le charme exceptionnel de ce site. Ici, à Kamakura, il fait tellement doux aujourd'hui, près de 20°C, que les cerisiers commencent à fleurir!
Nous prenons ensuite le bus pour nous diriger à l'autre bout de la ville, vers le temple de Zeniarai Benzaiten. Pour y accéder nous devons passer par un tunnel creusé dans la roche qui aboutit à plusieurs torii en bois. Plus loin, dans la grotte, coule une source. Les gens y viennent laver leurs pièces et billets dans de petits paniers. Selon la légende, si l'on plonge de l'argent dans la source de ce sanctuaire pendant les jours du serpent (zodiaque chinois), on est assuré de voir cette somme se multiplier dans les mois qui suivent.
Nous poursuivons notre balade et qui dit balade en forêt, dit chaussures pleines de boue. Car oui nous avons voulu rejoindre le Grand Bouddha Daibutsu par les chemins indiqués par Google Maps. Sauf qu’ils étaient en réalité en pleine forêt, avec un sol plus que boueux. Quarante-cinq minutes après, et les chaussures peu présentables, nous arrivons enfin au Bouddha. Celui-ci fait 11,40m de haut et 124 tonnes. Fondu en 1252, il représente Amida ( la lumière éternelle) en position de lotus.
Pour finir cette journée, nous nous rendons au Sasuke Inari-jinja, encore une fois, par des sentiers dans la forêt. Selon la légende, un esprit divin à l'apparence d'un renard (Inari) aurait rencontré Yoritomo Minamoto en rêve. Ce dernier était en exil sur l'île d'Hirugakojima. L'esprit lui conseilla de monter une armée et de s'élever contre le clan Taira. C'est ainsi que Yoritomo mit en place le shogunat de Kamakura et y établit un temple non loin d'un village caché pour remercier les dieux.
Une fois arrivé à l'entrée du sanctuaire, des drapeaux rouges arborant le nom du Sasuke Inari longent un grand escalier en pierre. Il faut poursuivre en passant sous les nombreuses portes rouges, au pied desquelles des petites statuettes de renard en porcelaine sont disposées. Il doit y avoir des milliers de statuettes ici.
Nous rentrons finalement à Tokyo, les jambes bien douloureuses à force de marcher tous les jours. Nous nous régalons avec un bon plat de sushi juste à côté de l'hôtel, et dormons à point fermé.
Francesco - 22.11.16 15:27:43
Une journée au musée... ou pas !
Aujourd'hui, nous étions emplis de bonnes résolutions ! Levé à 7h de matin pour écrire les articles des jours passés, petit déjeuner rapide et mise en route pour les musées !
C'est ainsi que nous voulions débuter cette journée qui s'annonçait pluvieuse...
Nous nous élançons alors dans le dédale des métros locaux, nous arrivons tout fiers devant le musée Edo - Tokyo Museum (musée ouvert en 1993) et là ... déconfiture et frustration ! Un petit panneau orne joyeusement la grille d'entrée et annonce tout aussi gaiement que, eh bien, le lundi, mes pauvres cocos, c'est le jour de fermeture hebdomadaire du musée !
Nous nous replions alors dans un café pour élaborer un plan B. Enfin, un café ; un Mos Burger qui a bien voulu nous accueillir le temps d'élaborer une nouvelle stratégie pour la journée.
Le temps, quoique nuageux, se révéla chaud et presenta quelques éclaircies. Ce qui nous poussa à tenter une nouvelle marche (un peu plus urbaine cette fois-ci) et à explorer le quartier d'Asakusa (Dite Shitamachi [ville basse]. Durant l'ère Edo, le petit peuple y vivait. Aujourd'hui encore, elle a gardé cette atmosphère un peu plus populaire que le reste de Tokyo.) ainsi que quelques temples shinto.
Nous pénétrons donc dans ses rues marchandes par le Kaminari-mon ( la porte du Tonnerre), et nous arpentons ce qui fut jadis une longue galerie éclairée par des centaines de lanternes en papier ; la Nakamise dori. Aujourd'hui, ce n'est guère plus qu'un joyeux fouillis où des petites échoppes de toutes sortes (surtout des stands de nourriture ou de souvenirs) bordent la fameuse avenue de 250 mètres (qui paraît au passage bien plus longue lorsqu'elle est emplie de touristes galopant de boutique en boutique sans prêter garde au flux des passants).
À nouveau, nous traversons une immense porte rouge bordée des effrayants dieux du Vent (Fujin) à droite et de la Foudre (Rajin) à gauche, censés éloigner les mauvais esprits du temple.
Devant nous, se dresse alors le temple du Senso-ji (appelé aussi Asakusa Kannon). C'est l'un des temples les plus connus de Tokyo. Il aurait été fondé en 628, lorsque trois pêcheurs ramenèrent une petite statue d'or représentant la déesse Kannon. En réalité, le précédent bâtiment qui datait de 1692 n'a pas résisté à la dernière guerre mondiale, et il fut reconstruit en 1958.
À la gauche du temple Kannon, nous aurions dû voir se dresser majestueusement le temple du Dembo-ji, célèbre pour sa pagode à cinq étages et pour la beauté de son architecture extérieure... enfin, si le temple n'était pas soigneusement bâché pour rénovation ! Ah ! Journée de poisse, quand tu nous tiens !
Nous nous contentons alors de visiter les quelques bâtiments alentours, dont le temple Yogodo, où nous avons étés bénis des dieux ! Oui oui, rien de moins ! Car nous avons pu y obtenir humblement le sceau sacré du temple (qui nous apportera joie, bonheur, félicité et tout le toutim) de la main même d'un moine, sans même qu'il nous hurle dessus ou qu'il ne cherche à nous mordre ! Faut croire que celui-ci était vacciné contre la rage ou qu'il avait déjà mâchouillé son touriste quotidien...
Quelques centaines de photographies architecturales plus tard, nous prenons le chemin de l'avenue Kappabashi (une rue commerciale où nous aurions pu mettre sur pied à l'instant même notre restaurant japonais, si l'envie nous aurait prise). On peut y trouver tout le matériel professionnel imaginable ! De l'électroménager de gros (frigidaires, cuisinières à gaz et autres objets de torture) au petit matériel de salle (des bols, des baguettes, etc. bien entendu, du modèle tout à fait industriel à celui véritablement artisanal).
Mais ce que je souhaitais dénicher ici, c'était de la nourriture artificielle !
Dans les restaurants japonais, ou du moins dans leurs vitrines, il est de bon ton de mettre en avant les divers plats que les convives peuvent déguster sur place. Et quoi de mieux que d'appâter les papilles des gourmands par un délicieux visuel d'un plat, parfait, juteux à souhait, presque encore tout chaud et qui vous supplie de vous jeter dessus... Eh oui, sauf que cette magnifique assiette ne se videra jamais, ni ne périmera. Elle ne pourra d'ailleurs pas plus être dégustée, car il se trouve que ce plat est entièrement fait de plastique et de résine et que son aspect est bluffant et plus vrai que nature !
Nous terminons la journée épuisés par nos longues pérégrinations, et nous nous jetons sur un plat de riz au curry pour emplir nous estomacs désespérément vides depuis le matin.
Enfin, nous traînons à l'hôtel nos petits corps douloureux ; c'est finalement dans un bon bain chaud qu'ils gagnent le droit de se relâcher.
Et demain... ce sera un nouveau jour !